Projet Smartbiocontrol : « Déjà quatre success stories »
La formulation de lipopeptides utilisés comme biofongicides et biostimulants s’annonce comme une voie innovante au sein du projet collaboratif Smartbiocontrol.
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Une centaine de chercheurs belges et français issus de 24 structures ont participé au projet interrégional Smartbiocontrol depuis 2016. « Nous voulions rassembler un portefeuille de projets transfrontaliers avec de nouveaux biopesticides. Car le nombre de solutions reste encore très limité aujourd’hui pour les agriculteurs », explique Philippe Jacques, professeur à l’université de Liège.
Un ‘Living lab’proche du terrain
« Les chercheurs font preuve d’une grande ingéniosité », ajoute Philippe Jacques, et ce, pour que leurs travaux soient transposables. Découvrir, formuler, tester des substances, fondaient les trois étapes centrales, avec un ‘Living lab’proche du terrain. La fourniture d’un capteur pour identifier les agents pathogènes constituait le quatrième volet. Les participants à Smartbiocontrol ont également développé des enquêtes et une banque de données sur les biopesticides.
Quatre produits proches du marché
« Nous avons déjà quatre success stories », annonce Philippe Jacques. Parmi les produits les plus matures, figurent les lipopeptides d’origine microbienne, qui affichent des efficacités proches des fongicides conventionnels au champ. Ces substances sont issues de deux micro-organismes : Bacillus et Pseudomonas. Une autre catégorie, les rhamnolipides, s’ajoute à cette liste : il s’agit aussi de lipides copiés sur ceux des bactéries. Quatrième piste intéressante : la combinaison de mycorhizes et de polysaccharides.
Biostimulant à base de lipopeptides pour 2021
Les premières retombées attendues reposent sur les lipopeptides du Bacillus. Testés sur plusieurs cultures, ils se révèlent actifs sur de multiples pathogènes : la septoriose du blé, la tavelure du pommier, le botrytis… Un premier brevet a été déposé, exploité par Lipofabrique. Cette société travaille sur la formulation d’un biofongicide, la mycosubtiline, afin d’améliorer sa persistance au champ. « Les premiers produits arriveront probablement dans cinq ans en Europe », estime Philippe Jacques. À plus courte échéance, un biostimulant à base de lipopeptides est attendu pour 2021 sur le marché européen.
Anne-Marie LavillePour accéder à l'ensembles nos offres :